Suite aux annonces du président de la République et la mise en place de mesures de sécurité dans le cadre de la prévention contre la pandémie du COVID-19, l'équipe du TCE a le regret de vous informer que toute activité artistique et culturelle est interrompue à partir du vendredi 30 octobre.
- la programmation du mois de novembre est interrompue
- les ateliers de création du mercredi sont interrompus
- le Théâtre du Champ Exquis est désormais fermé au public jusqu'à nouvel ordre
Nous restons également joignables par mail : contact@champexquis.com
Merci de votre compréhension.
L'équipe du Théâtre du Champ Exquis
Le 1er novembre 2020,
Pris dans une tempête sans précédent, le grand navire du spectacle vivant a beau lutter sans relâche contre les intempéries, il finit par perdre son cap et être tétanisé par la manière de tenir la barre pour la suite du voyage…
Faire, défaire, refaire, redéfaire, rerefaire, pour à nouveau reredéfaire !!!???? Un cercle infernal, une lutte perpétuelle sans véritablement de nouveaux horizons en perspective…
A l’heure où les artistes et les programmateurs devraient ensemble se projeter sur de nouvelles créations, de nouvelles saisons, on ne fait qu’essayer de « repanser » (repenser) nos blessures, sauvegarder nos semblants de saisons, tenter de maintenir un cap coûte que coûte pour sauver la création mais au fond pour aller où ?...
Ce n’est plus du découragement, ni de la fragilité mais un état de choc. Tout le secteur artistique et culturel est en souffrance profonde, ne sachant plus que faire à force de déploiement d’invention, d’adaptabilité, d’énergie dépensée.
Et en premier lieu les équipes artistiques et techniques, intermittents du spectacle, ou devrions-nous dire « intermittents des répétitions » … Puisqu’on leur dit qu’ils peuvent continuer à répéter mais pour quel horizon, quel objectif, quel enjeu quand le partage avec le public ne peut être au rendez-vous ?
Le spectacle pour rester vivant doit par définition rencontrer le public ; sans cet aboutissement, il se vide de son sens. Toutes les perspectives de transformations en rendez-vous virtuels ne suffiront pas à remplacer l’irremplaçable : le vivant. Et tant mieux ! De plus la première période de confinement a montré notre saturation des écrans, des visio-rencontres, etc. Que proposons-nous aux enfants ? Quelle image, quel message, partageons-nous avec eux si le spectacle vivant est à ce point anéanti ?
Depuis mars dernier, les artistes ont dû pour chacune de leurs propositions imaginer l’adaptabilité artistique pour poursuivre l’exploitation d’un spectacle ou en créer un nouveau ; pourtant tout n’est pas nécessairement adaptable, là encore il a fallu se réinventer sans concession et travailler dans des conditions compliquées.
Depuis cette rentrée, dans les salles de spectacle, on nous a demandé de déployer toutes sortes de stratégies en respectant les normes sanitaires en vigueur, en oscillant de jauges pleines à finalement des jauges réduites. Dans le domaine du jeune public, chaque spectacle, selon sa configuration, impose une attention particulière quant à l’accueil du public en fonction des âges concernés (des bébés aux ados, et les adultes qui les accompagnent). Dans les circonstances actuelles, il faut aussi réinventer la notion d’accueil et réinterroger nos certitudes, nos convictions quant à la façon d’accueillir, en famille ou sur le temps scolaire, le tout jeune public au théâtre.
A l’heure où les artistes et les programmateurs devraient ensemble se projeter sur de nouvelles créations, de nouvelles saisons, on ne fait qu’essayer de « repanser » (repenser) nos blessures, sauvegarder nos semblants de saisons, tenter de maintenir un cap coûte que coûte pour sauver la création mais au fond pour aller où ?...
Ce n’est plus du découragement, ni de la fragilité mais un état de choc. Tout le secteur artistique et culturel est en souffrance profonde, ne sachant plus que faire à force de déploiement d’invention, d’adaptabilité, d’énergie dépensée.
Et en premier lieu les équipes artistiques et techniques, intermittents du spectacle, ou devrions-nous dire « intermittents des répétitions » … Puisqu’on leur dit qu’ils peuvent continuer à répéter mais pour quel horizon, quel objectif, quel enjeu quand le partage avec le public ne peut être au rendez-vous ?
Le spectacle pour rester vivant doit par définition rencontrer le public ; sans cet aboutissement, il se vide de son sens. Toutes les perspectives de transformations en rendez-vous virtuels ne suffiront pas à remplacer l’irremplaçable : le vivant. Et tant mieux ! De plus la première période de confinement a montré notre saturation des écrans, des visio-rencontres, etc. Que proposons-nous aux enfants ? Quelle image, quel message, partageons-nous avec eux si le spectacle vivant est à ce point anéanti ?
Depuis mars dernier, les artistes ont dû pour chacune de leurs propositions imaginer l’adaptabilité artistique pour poursuivre l’exploitation d’un spectacle ou en créer un nouveau ; pourtant tout n’est pas nécessairement adaptable, là encore il a fallu se réinventer sans concession et travailler dans des conditions compliquées.
Depuis cette rentrée, dans les salles de spectacle, on nous a demandé de déployer toutes sortes de stratégies en respectant les normes sanitaires en vigueur, en oscillant de jauges pleines à finalement des jauges réduites. Dans le domaine du jeune public, chaque spectacle, selon sa configuration, impose une attention particulière quant à l’accueil du public en fonction des âges concernés (des bébés aux ados, et les adultes qui les accompagnent). Dans les circonstances actuelles, il faut aussi réinventer la notion d’accueil et réinterroger nos certitudes, nos convictions quant à la façon d’accueillir, en famille ou sur le temps scolaire, le tout jeune public au théâtre.
En septembre/octobre, nous avons pu constater l’émotion et l’importance de nos retrouvailles entre artistes, équipe de théâtre et public. Aujourd’hui, les crèches et les établissements scolaires restent ouverts alors que les théâtres, qui ont redoublé de vigilance quant à l’accueil des groupes et des familles, sont fermés ! Ce nouvel arrêt en plein vol met notre secteur jeune public en état de choc, avec également des équipes permanentes fragilisées par ces continuels changements de cap.
Certes, nous continuerons tous à défendre le spectacle vivant sans concession, comme un vecteur essentiel de la constitution de chacun, pour ouvrir son esprit critique sur le monde, s’interroger, rêver…
Mais dans cette lutte contre la pandémie, restons vigilants afin de préserver l’accès à la culture pour tous dès le plus jeune âge, en préservant ce joyau, à la fois fort et fragile, qu’est la création. Et réfléchissons ensemble aux risques encourus par l’isolement d’une profession anéantie par la fermeture des théâtres.
Laure RUNGETTE
Directrice artistique et générale du Théâtre du Champ Exquis,
Scène d’intérêt national : art, enfance, jeunesse
Metteur en scène de la cie du Champ Exquis
Directrice artistique et générale du Théâtre du Champ Exquis,
Scène d’intérêt national : art, enfance, jeunesse
Metteur en scène de la cie du Champ Exquis